Eric De La Tour, directeur de l’Excellence Commerciale chez L’Oréal nous a fait le plaisir de répondre à quelques questions sur sa vision de la formation.
Pouvez vous nous présenter votre rôle au sein de L’Oréal ?
Je suis Directeur du service « Excellence Commercial » de la division des Produits Professionnels de L’Oréal France. Une de mes missions consiste à faire monter en compétence l’ensemble des équipes commerciales, afin d’accompagner notre transformation et de relever les nouveaux défis. De façon plus globale, l’objectif est d’assurer l’employabilité des équipes.
Quels profils devez vous former ? et sur quelles thématiques ?
En priorité, nos commerciaux et leurs managers. En France , nous avons 160 « business partenaires » et une trentaine de managers.
La nouvelle mission des BP est d’accompagner nos clients dans leur développement. Pour se faire , ils doivent développer une approche client centric (vs product centric) et avoir la capacité à les engager pour dynamiser leur salon mais aussi le marché, en créant de nouveaux standards. En parallèle, nous formons nos équipes key accounts sur l’art du join business plan et de la négociation. En ce qui concerne les managers, la priorité est mise sur leur rôle de « manager coach ».
Quelles modalités de formation utilisez- vous aujourd’hui (présentiel, blended, digital). En cas de mix, pouvez vous nous expliquer leur complémentarité?
La formation est forcément multiple, blended, car nous devons avant tout assurer l’ancrage mémoriel, qui n’a pas été assez pris en compte dans le passé, et tenir compte des contraintes financières et des contraintes de temps disponibles.
Par exemple, nous mettons en place via le digital, un travail de pre-work pour sensibiliser nos apprenants (phase d’autodiagnostic, pré information..), des formations en présentielles sur 1 ou 2 jours, des accompagnements terrains via le manager et des suivis grâce à des capsules d’1 heure, intégrées dans nos réunions d’agence. En 2020, nous souhaitons aussi développer une appli de « performance learning » qui nous permettra de pousser du contenu et valider leurs connaissances.
L’ancrage de nos formations est une de mes priorités. Il est capital de pouvoir mesurer le ROI d’une formation. Un autre point important, réside dans le fait que chaque collaborateur doit être acteur du changement et de sa montée en compétence, de son employabilité. Pour ce faire, nous leur donnons aussi accès un un catalogue de formation sur étagère et à des MOOC.
Quels sont les défis du développement de compétence et connaissance pour les 5 années à venir?
De nombreux experts disent que les compétences sont/seront obsolètes dans 5 ans, qu’un nouvel entrant sur le marché du travail fera 15 métiers différents dont la moitié n’existe pas encore. Il nous faut donc travailler aussi bien sur les hard skills que sur les softs skills: accepter de se remettre en cause, de se dé-programmer, d’investir dans son propre parcours de développement et d’être acteur de son développement. En d’autre terme ne pas tout attendre de sa société.
Croyez vous dans la solution de l’apprentissage par le jeu ?
Le jeu est sans conteste un moyen clé d’impliquer les apprenants et ce quel que soit votre âge. On est tous joueur dans l’âme.
Les solutions Gamelearn sont elles selon vous en phase avec cette évolution du monde de la formation? Et si oui, en quoi cette approche vous a-t-elle plu ?
Je ne peux parler que de la solution Merchants que j’ai eu l’opportunité de tester. Ce type de solution est indéniablement une partie du puzzle , un des éléments du mix de formation. Pour être très concret, je vous propose de partager les premiers verbatims donnés par l’équipe « test » : méthode pédagogique interactive, ludique et addictive (au bon sens du terme), la formation sous un angle fun, qualités des messages de formation (clairs, précis, concis) Dans le mix formation négoce, la solution Merchants est un must, qui doit être ancrée avec d’autres moyens comme la réunion en présentiel et l’accompagnement.